Loading...

Trois finales, trois défaites : l’incroyable destin du Bayer Leverkusen en 2002

Porté par un football total, le Werkself a frôlé l’exploit absolu en 2001/2002. Vice-champion de Bundesliga, finaliste de la DFB-Pokal et battu en finale de Ligue des Champions, le Bayer Leverkusen a écrit une saison aussi grandiose que cruelle, gravant à jamais l’idée d’un triplé manqué d’un rien.

⚙️ Une machine Toppmöller qui a enchanté la Bundesliga

Sous Klaus Toppmöller, le Werkself a longtemps dicté le rythme en championnat grâce à un jeu offensif porté par Michael Ballack, Zé Roberto, Dimitar Berbatov, Oliver Neuville et Lúcio. La démonstration contre Dortmund en février (victoire 4–0) avait installé Leverkusen en patron et, début avril, le club abordait le sprint final avec cinq points d’avance à trois journées de la fin. Puis tout s’est déréglé en une semaine : 1–1 à Hamburg le 13 avril, défaite 1–2 à domicile contre le Werder Bremen le 20 avril, avant le coup d’arrêt 0–1 à Nürnberg le 27 avril. Revenu à hauteur, Dortmund a profité de la dernière journée : malgré le succès 2–1 de Leverkusen face au Hertha, le Borussia a arraché le titre 2–1 contre Bremen grâce à un but tardif d’Ewerthon. Leverkusen a terminé deuxième avec 69 points, à une longueur du champion, après avoir dominé la saison entière.

DORTMUND, ALLEMAGNE – 4 mai : Bundesliga 2001/02 à Dortmund ; Borussia Dortmund – Werder Bremen 2:1 ; le Borussia Dortmund sacré champion d’Allemagne 2002 ; célébration de gauche à droite : Dede, Ewerthon, Evanilson. Crédit photo : Alexander Hassenstein/Bongarts/Getty Images

🏆 Berlin n’a pas souri en DFB-Pokal

La route du Bayer jusqu’à Berlin a été solide : victoire à Regensburg (3-0), succès serré à Bochum (3-2), qualification à Hannover (2-1), démonstration face au TSV 1860 München (3-0) puis un triomphe dans le derby contre Köln en demi-finale (3-1). Tout semblait indiquer que Leverkusen pouvait enfin décrocher la Pokal.. mais.

Le 11 mai 2002 à l’Olympiastadion, l’équipe de Klaus Toppmöller a pourtant buté sur un Schalke 04 réaliste. Dans une finale ouverte au rythme élevé, le SVB a longtemps cru pouvoir s’imposer mais a cédé face à l’efficacité des Königsblauen, vainqueurs 4-2. À quelques jours de la finale de Ligue des Champions, Leverkusen a laissé filer un deuxième trophée. La malédiction commençait à prendre forme : le mythe « Neverkusen » s’écrivait en direct.

BERLIN, ALLEMAGNE – 11 mai : Finale de la DFB-Pokal 2002 à Berlin ; FC Schalke 04 – Bayer 04 Leverkusen 4:1 ; le président de la DFL Werner Hackmann et Michael Ballack (Leverkusen). Crédit photo : Sandra Behne/Bongarts/Getty Images

🌍 Un parcours de géant en C1

Après avoir franchi la seconde phase de groupes au détriment d’Arsenal, le Bayer s’est affirmé comme l’invité surprise des quarts de finale. L’obstacle était immense : Liverpool, solide et expérimenté. À Anfield, Leverkusen a plié sur le plus petit des scores (1-0) mais le retour à la BayArena a tourné à la démonstration. Dans une atmosphère incandescente, le Werkself a renversé le duel en s’imposant 4-2, grâce notamment aux inspirations de Ballack et Neuville.

Le tirage n’a pas offert de répit. Au tour de Manchester United de se dresser face à Leverkusen. À Old Trafford, l’équipe de Toppmöller a livré une prestation d’une maturité exceptionnelle, arrachant un 2-2. Au retour, malgré la tension et la pression d’un géant habitué à ce stade de la compétition, le Bayer a tenu bon, obtenant un 1-1 suffisant grâce à la règle des buts à l’extérieur.

En éliminant coup sur coup deux poids lourds de Premier League, Leverkusen a prouvé qu’il n’était pas seulement un outsider romantique mais bien une nouvelle force européenne capable de faire vaciller les puissants. L’Europe entière braquait alors son regard sur ce « modeste » club venue du Nordrhein-Westfalen, qui s’était ouvert les portes de Hampden Park pour disputer la première finale de Ligue des Champions de son histoire.

🏟️ Hampden Park, la volée qui a brisé le rêve

Le 15 mai 2002, au Hampden Park de Glasgow, le Real Madrid affrontait le Bayer Leverkusen pour la grande finale de la Ligue des Champions. Très tôt, les Madrilènes ont pris l’avantage : Raúl a ouvert le score à la 8ème minute sur une action bien construite. Leverkusen n’a pas tardé à réagir par Lúcio sur corner à la 13ème minute. La fin de la première mi-temps allait offrir l’un des instants les plus mythiques de l’histoire du football : juste avant la pause, Zinédine Zidane a réceptionné une passe en cloche de Roberto Carlos puis a déclenché une volée magistrale du pied gauche de façon à envoyer le ballon dans la lucarne opposée (45ème, 1-2). Ce geste est resté dans les mémoires comme l’un des plus beaux buts jamais inscrits en Ligue des Champions.

GLASGOW, ROYAUME-UNI – 15 mai : Finale de la Ligue des Champions 2001/02 à Glasgow ; Bayer 04 Leverkusen – Real Madrid 1:2 ; Lúcio (Leverkusen) et Raúl (Madrid). Crédit Photo : Martin Rose/Bongarts/Getty Images

En deuxième mi-temps, Leverkusen a tout donné pour revenir. Le Bayer a monopolisé le ballon, multiplié les offensives, mais s’est heurté à un mur : le jeune Iker Casillas, entré après la blessure de César, a enchaîné les arrêts décisifs dans les derniers instants. Malgré une seconde période héroïque, le Werkself s’est incliné 2-1. Le trophée s’est envolé d’un souffle, au terme d’une finale où le Bayer a montré sa force, mais où la magie et l’expérience madrilène a fait la différence.

🧭 Neverkusen… et pourtant

Trois finales perdues en quelques jours ont figé l’étiquette Neverkusen. Mais l’histoire retient surtout l’audace d’un collectif qui a regardé les géants dans les yeux. Ballack a guidé le tempo, Zé Roberto a donné la ligne claire, Lúcio a imposé l’autorité, Berbatov et Neuville ont alterné finesse et tranchant. Leverkusen a laissé une empreinte esthétique et émotionnelle rare. Une saison qui a façonné l’ADN moderne du club et l’a fait basculer du statut d’outsider séduisant à celui d’équipe majeure de l’Europe du début des années 2000.

Pour ne rien rater du football Allemand, rendez-vous sur nos réseaux sociaux ainsi que notre site : www.lefussball.com !

Crédit image : Martin Rose/Bongarts/Getty Images

Loading...