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Robert Enke, seize ans après : l’homme derrière le gardien

Il y a seize ans jour pour jour, le 10 novembre 2009, l’Allemagne perdait bien plus qu’un gardien de football. Robert Enke, portier du Hannover 96 et international allemand, mettait fin à ses jours à seulement 32 ans. Son départ brutal a bouleversé un pays entier et ouvert une blessure profonde dans le monde du sport : celle du silence autour de la dépression.

⚽ Un talent précoce, une carrière marquée par le courage

Né à Jena en 1977, Enke a gravi les échelons avec une détermination rare. Formé au FC Carl Zeiss Jena, il a connu la Bundesliga dès 1996 avec le Borussia Mönchengladbach, avant de s’envoler pour l’étranger au SL Benfica, FC Barcelona, Fenerbahçe, puis CD Tenerife. En 2004, il est revenu en Allemagne, où il a écrit les plus belles pages de sa carrière au Hannover 96, club dont il était devenu le capitaine et l’âme.

Travailleur acharné, perfectionniste, aimé de tous, il a été élu meilleur gardien de Bundesliga en 2006 et 2009. Dans le vestiaire comme dans la vie, Enke a incarné la rigueur et la bienveillance. Mais derrière ce visage calme se cachait une souffrance invisible.

💔 Le poids du silence

Depuis 2003, Robert Enke luttait contre une dépression sévère, qu’il dissimulait à presque tout le monde. La perte de sa fille Lara, décédée en 2006 d’une malformation cardiaque à l’âge de deux ans, avait profondément marqué le couple qu’il formait avec Teresa Enke. Ensemble, ils avaient adopté une petite fille en 2009, quelques mois avant le drame.

Le 10 novembre de cette même année, après avoir gardé les cages du Hannover 96 deux jours plus tôt face au Hamburger SV, Enke a mis fin à ses jours sur un passage à niveau près de son domicile, à Neustadt am Rübenberge. La nouvelle a provoqué un choc d’une ampleur inédite dans le sport allemand.

Des dizaines de milliers de personnes ont assisté à son hommage dans le stade du Hannover, où son cercueil reposait au centre du terrain.

🧠 Un héritage plus fort que la mort

De ce drame est née une prise de conscience. En 2010, la Robert-Enke-Stiftung (Fondation Robert Enke) a été fondée par la DFB (fédération), la DFL (ligue) et le Hannover 96 pour lutter contre la stigmatisation des troubles psychiques et soutenir la recherche sur les maladies cardiaques infantiles. Teresa Enke, sa veuve, en est toujours la présidente.

Depuis, son nom est devenu un symbole. Celui du courage d’en parler, du refus du silence. Dans les stades allemands, à chaque 10 novembre, son souvenir continue d’unir les supporters au-delà des couleurs et des rivalités.

🌹 Seize ans plus tard, la mémoire d’un homme

Aujourd’hui encore, à Hannover comme à Jena, on se souvient de Robert Enke non pas seulement comme du gardien aux 8 sélections, mais comme d’un homme d’une grande sensibilité. Sa rue, la Robert-Enke-Straße, longe désormais la Heinz von Heiden-Arena d’Hannover.

Si vous ressentez le besoin de parler ou traversez une période difficile, n’hésitez pas à contacter SOS Amitié au 09 72 39 40 50 ou à consulter un médecin ou une clinique spécialisée. Il n’y a aucune honte à souffrir de dépression, quelle qu’en soit la raison, et aucune honte à demander de l’aide.

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Crédit image : Vladimir Rys/Bongarts/Getty Images

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